Comment arrêter la guerre ? En abandonnant l’Ukraine, avant même qu’elle soit attaquée, l’OTAN et ses alliés ont renoncé à dissuader Poutine d’agresser son voisin. Quelques troupes, même en exercice, auraient peut-être suffi…
Pour les démocraties, la question est toujours la même : comment s’opposer aux dictateurs, à leurs mensonges éhontés, à leur ivresse paranoïaque et à leur cynisme ? Ils nous servent toujours le même cocktail qui joue sur la peur de la guerre, la naïveté, l’innocence, c’est-à-dire l’honnêteté et la bonne foi des démocrates face aux autocrates. Cela conduit souvent au pire, la guerre, la misère, voire les génocides et toujours les souffrances des populations.
Comment les arrêter quand ils menacent l’ordre international et jusqu’à quand allons-nous accepter de voir les enfants ukrainiens succomber sous les bombes, des villes d’Europe s’effondrer sous les obus et les droits les plus élémentaires d’un pays du continent violés ?
Certes les Européens se sont mobilisés rapidement et fortement. Près d’un millier de personnes ou d’entités tombent désormais sous leurs sanctions, les plus sévères décidées. Mais seules la force, la défaite ou la crainte de la subir peuvent faire reculer Poutine. A défaut, le rétablissement d’un véritable rapport de force avec l’agresseur peut l’obliger à accepter de vraies négociations et faire cesser les combats. Or les Européens hésitent. Ils ne sont pas encore allés jusqu’à imaginer les mesures les plus fortes parce qu’elles porteraient atteinte au mode de vie de leurs citoyens.
Puisqu'on refuse d'utiliser des moyens militaires, ce qui serait le plus efficace serait de stopper tout achat d’énergie à la Russie dont le budget et les armes sont financés par la rente gazière et pétrolière. Les obus qui tuent des Ukrainiens sont payés avec les recettes des importations européennes de pétrole et de gaz.
En l’occurrence, le prix de notre liberté c’est le prix des privations. Et tant que les Européens n’auront pas le courage d’aller jusqu’à se priver de ces ressources, leurs grandes déclarations de soutien à l’Ukraine sont un peu suspectes, en tous cas pas assez efficaces face à la brutalité des armées russes.
On peut comprendre la prudence des autorités allemandes, italiennes, hongroises ou bulgares, que de mauvais choix mercantilistes ou politiques ont rendu dépendantes en presque totalité de leurs achats d’énergie en Russie. Mais la solidarité européenne pourrait trouver ici à s’exprimer. Le renforcement du marché et du commerce intérieur pourrait pallier ces défauts et ne ferait d’ailleurs qu’anticiper le recul des échanges internationaux qui s’annonce.
De même l’Union européenne va vraisemblablement faire face à la nécessité de revoir dans l’urgence nombre de ses politiques, à commencer par ses relations commerciales avec les tiers, sa politique agricole qui ne pourra pas fermer les yeux sur la crise alimentaire qui vient ou les nombreuses contraintes qu’elle s’est imposée pour être exemplaire, par exemple en matière d’environnement.
Et, cette fois-ci, ce seront plutôt les pays du nord et du centre de l’Europe qui auront besoin de la solidarité des autres ! Une bonne occasion de plus de démontrer la solidarité européenne.
Il va falloir choisir entre nos valeurs fondamentales et nos intérêts à court terme, entre le long terme et le confort du moment, entre le jerrycan et la Liberté !