Au milieu de négociations dont il disait que la conclusion était proche, le gouvernement grec a décidé unilatéralement de les rompre et de soumettre au référendum les propositions de ses partenaires en appelant à les rejeter.
Cet aveu de faiblesse, qui n’a rien à voir avec la démocratie mais emprunte tout aux techniques de rupture dont il est issu, laisse à penser que, parvenu au pouvoir sur les décombres d’un système politique à bout de souffle, il ne veut pas l’exercer.
Sans doute incapable d’assumer sa tâche, refusant la lourde mission de faire fonctionner enfin normalement un Etat défaillant, il jette le masque. Il agit comme s’il n’avait jamais voulu d’un accord et n’avait fait pendant 5 mois que tergiverser et mentir.
Il prend le peuple grec en otage en lui demandant de se prononcer sur un texte qui n’existe pas, faute d’avoir été capable de conclure une négociation sérieuse avec ses créanciers.
De fait les Européens avaient pris le risque de gestes significatifs, permettant une entrée en vigueur progressive de mesures difficiles tout en épargnant les plus défavorisés. Ils ne voulaient qu’un plan crédible, un engagement d’arrêter pour l’avenir l’hémorragie de l’argent public qui crée l’abyssale dette grecque.
La Commission européenne publie d’ailleurs en toute transparence les propositions faites à la Gréce. Elles constituent le minimum d’efforts à faire pour éviter la faillite. Elles étaient accompagnées d’une poursuite des aides (plus de 15 milliards € d’ici novembre). Face à cette bienveillance, le gouvernement de gauche radicale, appuyé par l’extrême-droite néo-nazie, a fait la preuve de son incapacité à assumer le Pouvoir.
Usant et abusant du verbe et des médias, il préfère l’idéologie et remet tout en cause, les règles élémentaires de l’économie, le système, l’Europe, le FMI, etc.
Pourtant il ne réussira pas à travestir longtemps la vérité et à faire porter la responsabilité des jours à venir sur une Union européenne généreuse et solidaire, mais sérieuse et responsable.
Il rejoint ainsi les origines du théâtre grec, qui, selon Aristote, trouve sa source dans le dithyrambe : « un poème lyrique en l’honneur de Dionysos (Dieu du vin), sans doute improvisé à l’origine par des buveurs en délire, chanté par un choeur d’hommes déguisés en satyres et caractérisé par une verve, un enthousiasme exubérants et désordonnés » (Trésor de la Langue Française).
Malheureusement, les premières victimes de cette incompétence seront les Grecs et d’abord les plus fragiles. Il faut donc s’attendre à devoir payer, une fois encore, les frasques d’irresponsables idéologues.