L’échec de la Conférence de Copenhague a surpris l’Union européenne. Elle s’y présentait en championne de la lutte contre le réchauffement climatique, bardée de certitudes acquises dans des règlementations audacieuses, soutenue par son opinion publique, persuadée qu’elle saurait convaincre ses grands partenaires que l’intérêt supérieur de l’humanité exigeait de changer de modèle de croissance.
Le réveil fut brutal. La stratégie européenne a échoué. Sa tactique a pâti de son absence d’unité de commandement et l’on sait désormais que la mise en place d’une politique environnementale mondiale plus coordonnée ne sera le fruit que de longues et difficiles tractations.
Pour l’Union et son image dans le monde, ce rendez-vous constituait un test. Elle ne l’a pas réussi. Sur la scène internationale, il ne suffit pas d’être exemplaire pour convaincre et obtenir satisfaction. Il faut aussi disposer des moyens traditionnels de conviction. Ceux-ci demeurent largement déterminés par le principe de souveraineté, désormais porté par des Etats-continents soucieux de préserver d’abord leurs propres intérêts nationaux et décliné en fonction des rapports de forces, c’est-à-dire de la puissance qu’on peut définir ici comme la capacité d’agir vite et fort.
Dotée de nouvelles institutions, après une quête de plus de dix ans, l’Union européenne est-elle en mesure de combler ses faiblesses pour accéder au statut de superpuissance que son poids économique l’autorise à revendiquer ?
Ce sera l’objet du nouveau moment européen qui s’ouvre, après les élections du Parlement en juin, l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne le 1er décembre 2009 et la désignation d’une nouvelle Commission en février 2010.
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