Incontestablement l'Europe a pesé sur la préparation de la conférence de Copenhague.
En adoptant les normes environnementales les plus sévères, l'Union européenne a montré l'exemple et obligé les grands acteurs mondiaux à faire des efforts qu'ils n'envisageaient pas. Son unité, qui lui fait souvent défaut, ne lui a, cette fois-ci, pas manqué. Les Européens peuvent être fiers d'être rassemblés et à la pointe du combat pour l'avenir de la planète. Reste à conclure une négociation difficile en temps de crise et ce n'est pas gagné!
Un succès pourrait être le premier pas vers une Europe puissante qui pèse davantage sur les futures régulations mondiales.
Dans la crise, elle a plutôt fait bonne figure, grâce à l'Euro et à des mesures d'urgence intelligentes. Son modèle d'économie libre et sociale s'est révélé plus résistant que d'autres. La sortie de crise constituera pour elle une véritable heure de vérité car elle lui imposera des efforts encore sous-estimés.
Dans le même temps, des incertitudes stratégiques nouvelles l'interpellent en termes de sécurité, tant à ses frontières que sur les autres théatres mondiaux.
L'Union européenne entamera l'année 2010 avec de nouvelles institutions.
Elle doit d'urgence se rassembler autour d'objectifs stratégiques de première importance.
Pour garantir sa place dans l'économie mondiale, aujourd'hui la première, il lui faut renforcer sa capacité d'action économique commune, s'armer pour se défendre d'outils réglementaires et financiers, se doter de grands champions mondiaux, pour relever le défi de la compétition multipolaire. Cela implique manifestement la révision de certaines de ses politiques traditionnelles.
Pour jouer un vrai rôle sur la scène internationale, elle doit progresser très vite vers une défense commune, seule capable de donner une crédibilité à sa politique étrangère naissante.
En sera-t-elle capable? En quelque sorte, avec Copenhague, débute l'apprentissage de la puissance.