Qu'il est dur d'avancer!
L'Union européenne est devenue le champ clos d'affrontements de petits intérêts nationaux immédiats, les réunions du Conseil européen des lieux de négociations âpres et techniques.
Il est difficile d'y retrouver une vision européenne à long terme et encore plus le souffle qu'on attend, plus nécessaire que jamais face à la crise.
Pourtant les dossiers avancent.
L'Irlande a obtenu de nouveau les garanties qu'elle avait déjà. Elle va revoter sur la réforme des institutions.
L'Union pourrait fermer, avant la fin de l'année, le douloureux et interminable chapitre de la réforme de ses institutions. Cela changera beaucoup de choses.
Les propositions du rapport de La Rosière sur la nécessaire supervision financière en Europe ont été de nouveau adoptées. Elles donneront lieu à des textes qui organiseront pour la première fois un pouvoir européen contraignant en la matière. C'est un succès.
La politique d'immigration européenne sera complétée et développée. C'est une nécessité.
Tout cela est positif, va dans le bon sens, mais on imagine tellement mieux!
La contribution franco-allemande a été déterminante dans ces avancées. L'Union a toujours besoin d'un moteur. Il n'y en a pas d'autres.
Avec de nouvelles institutions, on peut se prendre à espérer que les Conseils européens ne seront plus seulement l'oeuvre habile de diplomates experts, mais aussi la rencontre de volonté politiques plus fortes.
Attendons donc jusque là, en acceptant que l'Union marche en crabe plutôt qu'à grandes enjambées!
Après tout, face à la marée, c'est une technique pragmatique qui permet d'attendre des jours meilleurs, c'est-à-dire de vrais changements dans la conduite des affaires européennes.