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La régulation, enjeu européen capital

On aurait tort de croire que la question de la reconduction du Président de la Commission européenne est le point le plus important de l'ordre du jour du Conseil européen des 18 et 19 juin. Les suites concrètes à donner au G20 de Londres se font attendre. La Commission a présenté des textes critiquables. Pouvait-il en être autrement lorsque celui qui tient la plume n'est autre que l'Irlandais McCreevy, dont le titre de gloire est d'avoir libéralisé les jeux d'argent sur Internet sans aucune réflexion morale et quant aux conséquences sur la circulation de l'argent sale!

Les Chefs d'Etat et de gouvernement seront-ils capables de proposer à leurs autres partenaires mondiaux une régulation financière "à la fois prudente, homogène et dont l'application effective soit assurée", selon les mots de Jacques de La Rosière. Le rapport de l'ancien Directeur général du FMI, adopté à l'unanimité, doit maintenant donner lieu à une mise en oeuvre rapide. Et il devrait être suivi d'autres exercices de même nature.

L'essentiel repose une fois encore largement entre les mains des Allemands et des Français. La Chancelière allemande et le Président français ont clairement indiqué qu'il s'agissait pour eux d'une priorité. C'est, en effet, vital, pour l'Europe et vraisemblablement pour l'Euro.

Les tribulations des projets de directive et des décisions attendus des Européens, notamment dues à la position du Royaume-Uni, ont jusqu'ici empêché des positions claires. La Commission n'a pas réussi à forcer la main des réticents pour qu'ils dépassent les intérêts de court terme. C'est pourtant l'ensemble du système financier mondial qui pourrait profiter d'une démarche audacieuse de l'Union européenne.

C'est vraisemblablement la raison pour laquelle Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont exigé de José-Manuel Barroso un programme et des engagements précis sur ce sujet fondamental. "Barroso et un programme, un programme et Barroso", tels sont exactement les termes des deux acteurs du couple franco-allemand, réunis à l'Elysée ce 11 juin. Et on attend de l'impétrant qu'il fasse la preuve de son efficacité dans l'adoption de ces mesures de régulation européennes. C'est l'une des conditions de sortie de la crise financière. Elle doit surtout "signer" la contribution et le message de l'Europe dans l'économie mondiale.

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