[Cet édito est également disponible en ukrainien.]
Après l’Ukraine, la Géorgie !
Non, ce n’est pas un complot de l’Occident, une manœuvre de la CIA ou de l’OTAN.
Depuis plusieurs jours, les Géorgiens sont dans la rue pour s’opposer à la suspension des négociations d’adhésion à l’Union européenne, dont l’objectif figure dans leur Constitution. 160 diplomates du pays se sont solidarisés avec eux. Des fonctionnaires démissionnent ; leur gouvernement préfère Moscou.
Le « rêve géorgien », c’est le nom du parti fondé par un oligarque inféodé à Poutine qui a cru avoir acheté son pays, s’est mué en cauchemar.
Comme à Maïdan en 2014, un peuple s’élève contre le résultat d’élections législatives dont les observateurs internationaux ont constaté qu’elles avaient fait l’objet de falsifications sophistiquées. La fraude et sa violence sont de retour. C’est un combat pour la liberté.
Pendant que des Européens souvent blasés se disputent encore sur des enjeux de politique intérieure, dans leur proche voisinage, une fois de plus, est lancé un appel à l’aide vibrant et dramatique. Aux frontières de l’Union européenne, les peuples risquent leur vie pour y accéder.
Ces évènements nous obligent. D’abord à être solidaires de ceux qui adhérent à nos valeurs et sont empêchés de les mettre en pratique. Mais aussi à renforcer notre Union. C’est pour le monde et pour l’avenir de la démocratie qu’elle doit être en mesure de s’opposer à l’impérialisme expansionniste de la Russie, de lutter contre des pouvoirs criminels qui agressent, emprisonnent, torturent, achètent et répriment.
Les Ukrainiens démontrent chaque jour qu’ils refusent de s’y soumettre et le paient de leur sang. Les Géorgiens le crient. Les peuples ont plus que jamais leur mot à dire dans les alliances et le gouvernement des affaires publiques. Leur courage les pousse à l’exiger.
Il n’est plus possible de se contenter d’en être fiers ou de minauder devant un élargissement inéluctable. Rendre plus forte l’unité de l’Europe sur les plans économique et militaire, c’est un devoir impératif au regard de ces odes à ce que nous avons construit. A la mesure des défis qu’ils nous lancent. C’est une urgence absolue pour notre propre avenir.