L'urgence c'est la confiance
Nous aurions tort de considérer que la crise financière ne concerne que les Américains ou certains acteurs plus imprudents que d'autres.
Si la perte de confiance dans le système financier est née Outre-Atlantique, elle peut contaminer les institutions les plus solides par son caractère systémique où l'irrationnel croise parfois la réalité d'une économie habituée à la stabilité.
Avant de chercher les coupables ou de stigmatiser les éventuels responsables, il n'y a qu'une urgence, retrouver la confiance.
Les Pouvoirs publics ne doivent agir et parler qu'à cette fin et avec ce seul objectif.
Dans cet exercice difficile, les Etats membres de l'Union européenne doivent absolument agir de concert. D'abord avec l'appui et en liaison avec la Banque centrale européenne, dont l'efficacité a été démontrée; mais aussi par une coopération accrue entre gouvernements, qui pourrait, mieux que tout autre argument, fonder le fameux "gouvernement économique européen" que tant réclament.
Car rien ne serait pire que de croire nos Etats en mesure de résister seuls au vent qui se lève. Même si nos règles prudentielles demeurent essentiellement nationales, le bouclier de l'Etat, malgré son apparence rassurante, sera insuffisant pour nous protéger.
C'est dans la crise ou pour l'éviter que nous devons désormais démontrer la crédibilité et l'utilité de la construction européenne.