Ce 6 juin 2024, c’est le monde libre qui s’est retrouvé sur les plages de Normandie.
80 ans plus tôt les démocraties y débarquaient pour mettre à bas le nazisme.
Elles avaient alors accepté de « s’allier avec le diable », le pire des régimes, celui de Staline, pour triompher du mal absolu qu’incarnaient les uniformes noirs. Ce fut une collaboration éphémère, qui permit à l’Union soviétique de bénéficier d’une aide essentielle à la victoire et d’y contribuer, hélas déjà sans égards pour son peuple, d’ailleurs immédiatement replongé dans les ténèbres de la dictature.
Son successeur, V. Poutine, n’était pas présent, ayant choisi de rompre avec les règles internationales instaurées alors après la fin des combats. La vraie nature fasciste de son régime, c’est-à-dire totalitaire et nationaliste, impérialiste et révisionniste, explique pourquoi a flotté dans le vent d’Omaha Beach un nouvel esprit de mobilisation contre celui qui affirme déjà avoir déclaré la guerre à nos valeurs.
Ces cérémonies si réussies, animées par les plus jeunes, furent une grande bouffée d’émotions, mais elles n’avaient pas le goût de la nostalgie. Les quelques vétérans présents furent les premiers à reconnaître avec eux en Volodymyr Zelensky le premier résistant au nouveau mal venu de l’Est ; celui-ci a reçu une ovation exceptionnelle confirmant ce symbole qu’il apportait avec la tragédie de son peuple agressé.
Tout le monde a compris que nous étions de nouveau confrontés à un défi existentiel, lancé au monde par les pires adversaires des libertés et des droits de l’Homme. Et que ceux qui, jadis, ont donné leur vie pour ces valeurs étaient un exemple et un appel à la mobilisation. Les totalitarismes sont de retour avec leur cortège de terreur, de guerres, de tortures et de meurtres, atteintes inacceptables à l’intégrité et la dignité de la personne humaine.
Alors que « le Sud global » ne semble pas s’en offusquer, il appartient aux plus vieilles démocraties de se mobiliser face à l’ampleur du danger et de se décider à l’affronter pour avoir une chance de ne pas avoir à le faire. Revisiter le débarquement de Normandie et les sacrifices qu’il a exigés a rappelé qu’elles en avaient le courage et les moyens. Et que, si nécessaire, elles le feraient.