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2011, l'année des comptes publics européens

Alors que l'Euro a résisté aux mauvais procès qui lui étaient faits sur la base d'une gouvernance économique insuffisante; que la croissance semble timidement de retour et que la solidarité européenne a provisoirement calmé la tempête financière, rien ne serait pire que de s'arrêter en chemin.

Sous la pression des circonstances l'intégration économique a beaucoup progressé en 2010. Quatre nouvelles instances de supervision ont vu le jour; la Facilité financière européenne a témoigné de la volonté d'éviter toute faillite d'Etat dans la zone Euro; partout des programmes de réduction des dépenses et des dettes publiques sont douloureusement engagées, mais le plus difficile reste à faire.

Le contrôle des budgets nationaux, en début d'année, à Bruxelles, doit être institué à travers le "semestre européen". Des sanctions doivent être prévues pour les Etats contrevenant aux règles communes. Un contrôle impartial et véritable des finances des Etats membres doit être organisé. Pour éviter la mise en doute de la détermination européenne, le retour d'une crise de confiance et la pression, souvent injuste, des marchés, ces chantiers doivent être menés à bien au plus vite et le Conseil européen doit s'y atteler au plus tôt.

Les comptes publics de chaque Etat membre doivent être auscultés dans leur vérité, c'est-à-dire consolidés avec toutes les dépenses, y compris sociales, qui s'y rattachent. Il ne suffira pas de s'intéresser aux seuls projets de budgets pour 2012, mais il conviendra d'établir une photographie exacte, en début d'année, des budgets 2010 effectivement réalisés et des exercices 2011 en cours. Et d'accepter d'en tirer les conséquences.

Si les 27 veulent vraiment sortir de la crise, il est temps de jouer cartes sur table, de prendre le risque de la transparence, seule capable de redonner confiance. C'est donc un agenda difficile, lourd et délicat qui attend les Chefs d'Etat et de gouvernement. Puissent-ils, malgré les échéances électorales, les promesses démenties par les faits des populistes à l'affut et la pression des opinions inquiètes, faire enfin, de 2011, l'année des comptes publics européens.

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